Être capable d’établir des limites en respectant les capacités de chacun.

Lorsque l’on accompagne un proche atteint de maladie mentale, il n’est pas toujours facile d’établir ses limites et de se protéger. Les émotions, la tristesse et l’inquiétude viennent teinter tous les aspects de la vie et il devient nécessaire pour le proche aidant d’établir ses limites s’il ne veut pas se sentir dépassé par la situation et se retrouver en épuisement.
Les limites sont des règles de conduites qui régissent les interactions, elles servent à préciser ce que l’aidant est prêt à donner, les déficiences qu’il est prêt à compenser et les comportements de la personne aidée qu’il peut accepter ou tolérer. Elles aident aussi à définir les rôles et les responsabilités de chacun.

Pourquoi est-ce si difficile pour les proches d’établir des limites ?

Les limites sont là pour nous protéger, c’est un geste de tendresse envers soi-même, mais c’est aussi un geste de respect vis-à-vis de votre proche. En établissant des limites, vous leur faite prendre la responsabilité d’eux-mêmes et de leurs actes. Cela leur apprend également à devenir plus indépendants. Malgré ce qui précède, il peut être très difficile pour l’aidant de mettre des limites. En effet plusieurs aidants éprouvent des inquiétudes reliées à la réaction de la personne aidée suite à la mise en place de nouvelles normes, que ce soit la peur des émotions qu’il exprimera (la colère, la violence), du sentiment qu’il ressentira suite à cette nouvelle règle (se sentir abandonné, rejeté ou traité injustement) ou la crainte que sa réaction entraine une détérioration de sa situation actuelle. D’autres peuvent ressentir de la culpabilité, ils ont peur d’être jugés par l’entourage comme un mauvais aidant. Prenez quelques minutes pour vous interroger afin d’évaluer si vous ressentez des peurs qui vous maintiennent dans « le tolérer » ou » faire à la place de l’autre » et si oui, tentez d’identifier ce qui se cache derrière ces peurs.

  • Vouloir protéger l’autre ;
  • Difficulté de le voir souffrir ;
  • L’illusion qu’il ne pourra jamais se débrouiller seul ;
  • La perception que l’on a de son rôle d’accompagnateur.

C’est normal de ressentir certaines inquiétudes concernant notre proche, d’où l’importance de s’informer sur les manifestations de sa maladie et de discuter avec des personnes ressources afin d’agir en se respectant soi-même, mais aussi en encourageant l’autonomie et l’épanouissement de l’autre.

L’importance d’apprendre à se connaître et à se respecter

Chacun a des capacités et des habiletés qui lui sont propres et il est essentiel d’en tenir compte afin de s’assurer que tous puissent s’épanouir et ce malgré la maladie. Dans un premier temps, pour mettre ses limites, il faut identifier les comportements qui nous dérangent. Il est important de comprendre pourquoi cette situation nous contrarie afin d’être en mesure de bien communiquer à l’aidé ce que nous ressentons quand il agit ainsi.

Les limites doivent être déterminées avec des « oui », des « non » et des « peut-être ». Elles doivent aussi être claires pour tous et souples si on a besoin de les revoir. Et finalement, il doit y avoir des conséquences si ces règles sont enfreintes. Il est vrai que notre pouvoir peut-être limité par l’attitude de notre proche, cependant notre pouvoir demeure entier sur notre façon de réagir à la non implication de notre proche. Nous avons un pouvoir sur nos décisions, nos réactions et c’est l’exercice de ce pouvoir qui nous permet d’établir ce que nous sommes prêts à changer, à tolérer ou à subir.

Les étapes pour implanter une nouvelle procédure
  • La première étape est de vouloir changer les choses et d’être convaincu que ce changement sera positif pour tout le monde ;
  • Par la suite, s’assurer de bien évaluer tous les avantages et les inconvénients de ce changement ;
  • La prochaine étape est d’identifier l’objectif que l’on veut atteindre et les moyens nécessaires afin d’obtenir les résultats visés ;
  • S’assurer que toutes les personnes impliquées comprennent bien la nouvelle mesure et ce qui la motive ;
  • Mettre en place la nouvelle politique et si nécessaire on apporte les correctifs afin qu’il rencontre l’objectif initial ;
  • Finalement, la dernière étape et non la moindre, c’est de maintenir le changement dans le temps. Nous devrons être vigilant et ne pas accepter de revenir en arrière.

Bravo ! vous avez franchi toutes les étapes.
En résumé, plus nous apprenons à nous connaître, plus nous nous acceptons, plus nous nous aimons et plus il devient facile de se respecter et faire respecter ses limites.
Avec bienveillance, Joanne