« Chaque humain est fragile, mais ensemble ils forment
l’humanité qui résiste aux épreuves imposées par la vie. »
Alain Leblay, conférencier

Depuis plus d’une année, le virus Covid-19 a réussi à mettre toute la planète sur pause, tout le monde retient son souffle. Heureusement, le pire semble passé, la lumière brille enfin au bout du tunnel et un retour à une vie « normale » pointe à l’horizon. Quand nous entrerons dans le monde d’après pandémie, la vie ressemblera à quoi ? Est-ce que nous reprendrons notre course effrénée d’avant ou au contraire, en profiterons-nous pour réfléchir en profondeur sur le monde que nous désirons léguer à nos enfants ? L’occasion nous est offerte de réfléchir à d’autres manières de vivre, plus solidaires et plus respectueuses de ce qui entoure.

Sur le plan individuel, cette pandémie aura permis à chacun d’entre nous de réévaluer leur mode de vie et de réfléchir sur le sens de celle-ci. Quand les gestes les plus simples deviennent une menace pour soi et les autres, quand nos libertés sont encadrées pour le bien de la collectivité, nous ressentons un fort sentiment de perte de contrôle et nous sommes appelés à lâcher prise. Les crises peuvent servir à nous recentrer sur l’essentiel et à faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en nous. Elle nous donne une possibilité de grandir et non de nous attrister de tout ce qui n’est plus.

Il est incontestable que le virus a mis à jour de graves lacunes au sein de notre société. Pensons au désastre vécu par les personnes âgées en résidence (de nombreux décès et des conditions de vie inhumaines pendant plusieurs semaines), pensons à toute cette détresse humaine et aux gestes de violence qui en découlent, tant au niveau des féminicides que de la maltraitance des enfants. Ces expériences traumatisantes sont remplies de leçons, saurons-nous être au rendez-vous et être en mesure d’apporter les modifications nécessaires pour offrir plus de soutien, d’équité et de respect à tous ?

Les crises sont un temps d’épreuves, mais elles comportent toujours une dimension positive en nous invitant à rebâtir sur des fondations plus équitables et plus solides. Dans la prochaine section, j’aimerais partager avec vous certaines réflexions qui me rejoignent et qui j’espère sauront mobiliser la population afin d’agir pour changer les choses et s’offrir un meilleur avenir.

Protection de notre environnement : Je ne peux m’empêcher de faire un lien entre la crise écologique qui nous guette et la pandémie COVID-19. Attendrons-nous qu’un drame survienne et que nous n’ayons plus le choix d’agir ou avons-nous appris de la crise actuelle et déciderons-nous de prendre des mesures maintenant afin d’éviter la catastrophe ? Des actions structurées peuvent apporter des améliorations importantes et permettre d’inverser le scénario. Pour preuve, regardez à l’échelle mondiale la diminution du niveau de pollution attribuable à la mise en place des mesures de confinement (fermeture des frontières, réduction des déplacements et ralentissement des activités de production industrielle). J’espère que nous apprendrons à vivre plus sobrement, à moins consommer, à remplacer la logique de toujours plus qui conduit à tant d’inégalité et à rendre notre terre malade.

La pandémie nous a aussi fait prendre conscience de la nécessité pour le Québec d’acquérir une autonomie alimentaire, il est impératif de miser sur une production qui soit locale mais aussi durable sur le plan environnemental et social.
« « Acheter c’est voter » pour le commerce équitable, mais ça vaut aussi pour l‘alimentation et la consommation en général. Tout à coup, ça prend une crise et ça nous force à réaliser qu’il y a d’autres éléments à considérer que le plus bas prix possible. » Laure Waridel

J’espère que nous continuerons à prendre soin des autres, à cultiver l’amitié et les liens familiaux. Prendre le temps de vivre et mieux discerner ce qui est essentiel. Et surtout reconnaître l’apport de chaque personne et s’assurer que tous puissent avoir droit à une vie sécuritaire et que leur contribution soit reconnue à juste part.

J’ai l’espoir que cette crise nous apporte une plus grande compassion pour toutes les personnes qui souffrent : les malades, les personnes en deuil, les personnes isolées, les victimes de violence, les gens défavorisés. Que tous sentent qu’ils ne sont pas seuls et qu’une main puisse être tendue vers eux.

J’espère que cette déstabilisation et ce bouleversement dans nos modes de vie, nous permettra de développer une plus grande souplesse et un lâcher-prise vis-à-vis les mouvements de la vie, plutôt que de chercher à tout contrôler.

Et finalement, j’espère que cette crise nous offre à tous, l’opportunité de grandir individuellement et collectivement en conscience, en solidarité et en responsabilité.
Je nourris l’espoir que rien ne sera comment avant mais que tout sera meilleur et plus équitable pour tous. Et vous, quels sont vos souhaits pour l’après pandémie.

« Les épreuves de la vie renferment des cadeaux.
Si on n’apprend pas la leçon. Elles resteront un fardeau. »
Nathy Labell, auteure

Avec bienveillance, Joanne