ACCEPTER DE VIVRE AVEC L’INCERTITUDE
« Nous essayons de nous entourer d’un maximum de certitudes,
mais vivre, c’est naviguer dans une mer d’incertitudes, à travers des îlots
et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille ».
Edgard Morin, philosophe

Depuis plusieurs mois, la pandémie s’est invitée dans nos vies et a amenée, avec elle, sa grande amie l’incertitude. Nous vivons tous en état d’alerte, nous avons peur et c’est bien normal ; la peur est une pulsion de vie, elle nous protège et elle prouve aussi que nous ne sommes pas dans le déni. Comment ne pas être déstabilisé quand la vie de nos proches et de nous-même est atteinte psychologiquement, physiquement et économiquement ? Quand nos déplacements, nos loisirs, l’organisation de notre travail et nos habitudes affectives nous mettent en danger, quand l’autre devient potentiellement menaçant ? Cette situation est nouvelle pour nous, on ne peut pas prévoir comment les choses vont évoluer. Notre besoin de contrôle est mis à rude épreuve.
L’incertitude fait partie intégrante de la vie depuis toujours, nous n’avons pas d’autre choix que de vivre avec. À nous de choisir d’en faire une ennemie que nous craignons et tentons d’éliminer ou une amie imprévisible à laquelle il faut s’habituer pour traverser la vie. Lorsque nous apprivoisons l’incertitude ou l’imprévu, au lieu de nourrir nos peurs, nous cherchons à comprendre et à nous protéger, nous sommes dans l’adaptation.
Être résilient, c’est prévoir ce qui peut l’être tout en sachant se tenir debout devant l’imprévu. Il est difficile de composer avec beaucoup d’incertitudes (comme actuellement), mais celles-ci nous apprennent que le bonheur ou la joie ne doivent pas dépendre de la certitude. Il faut apprendre à vivre avec l’incertitude dans notre vie, accueillir le changement sans lui résister. C’est frustrant de ne pas avoir de contrôle sur une situation, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il faut la subir. Vous avez beau vous sentir impuissant, vous serez toujours capable de transformer cette perception en vous concentrant sur ce que la situation a de positif et c’est là toute la beauté de la nature humaine. L’inconnu fait peur, mais il est tout aussi stimulant. Bousculer ses habitudes permet de découvrir de nouvelles façons de faire, autant dans nos vies relationnelles que professionnelles. Soyons honnêtes et avouons que la pandémie nous a permis de se créer de nouvelles habitudes qui, j’en suis persuadée, sont là pour rester même lorsque que la crise sanitaire sera terminée. C’est en apprenant à jouer avec ces surprises, en laissant place à l’improvisation, à la spontanéité, que nous pourrons retrouver l’équilibre avec le monde tel qu’il est et non comme nous aimerions qu’il soit. Dans le meilleur des cas, le changement nous sera bénéfique, au pire, il ne nous conviendra pas, mais le chemin parcouru nous aura fait grandir.

Comment se sentir mieux ou le mieux possible devant l’incertitude ?

Il faut d’abord cibler sur quoi on a du contrôle. Plusieurs choses nous échappent, mais nous ne sommes pas impuissants face à notre bien-être. Qu’est-ce qui est actuellement accessible parmi les choses qui nous font plaisir, celles qui nous détendent et nous font du bien ? Quelles sont les personnes avec qui nous aimons discuter, qui nous donne de l’énergie ? On passe à l’action et on réserve du temps dans notre agenda pour ces activités bien-être. Plus on accepte que certaines choses nous échappent, plus on saisit qu’il est aussi de notre responsabilité de faire tout ce qui est possible lorsque quelque chose dépend de nous.

Limitons le temps passé sur les réseaux sociaux ou devant le téléviseur à écouter les infos en boucle. Regardons plutôt un bon film ou une télésérie. Pourquoi ne pas en profiter pour suivre une formation sur un sujet qui nous passionne depuis longtemps et que nous reportions par manque de temps. Cette période de confinement nous impose un retour vers soi, à réaliser notre propre recette selon nos goûts et talents. L’incertitude offre l’opportunité de réinventer notre façon de vivre. Suite aux périodes de confinement, plusieurs familles ont découvert de nouveaux intérêts et ont décidé de redéfinir ce qui était maintenant essentiel pour eux.
Si on se fait assez confiance pour écouter cet appel de la nouveauté, pour oser considérer notre vie différemment, peut-être allons-nous non seulement retrouver notre état de bien-être, mais aussi se créer une vie qui nous ressemble davantage.
Je vous souhaite d’accueillir cette période de grande incertitude avec sérénité et surtout de trouver des gestes qui vous apporterons réconfort et bien-être.

Prenez soin de vous.
Avec bienveillance, Joanne